Luriecq

d’hier à aujourd’hui

 

Les Maires qui se sont succédés à la tête de notre commune.

 

Il y a eu un an au mois de mars, dans des circonstances bien particulières dues à la situation sanitaire de notre pays, se sont déroulées les élections municipales. Démocratiquement, les électeurs et électrices de notre commune ont désigné les personnes qui, pour une durée de six années, veilleront aux destinées de notre village.

 

Depuis la création des communes par l’assemblée Constituante issue de la Révolution française de 1789, trente maires se sont succédés à la tête de notre commune. Certains ont accompli des mandats très brefs (quelques mois) notamment à l’époque tourmentée de la Révolution. D’autres, au contraire, ont eu la confiance renouvelée de leurs électeurs durant nombreuses années.

 

Profitant de la chronique « Luriecq d’hier à aujourd’hui » que l’on m’a demandé de poursuivre, il m’a paru intéressant d’évoquer la vie locale à partir de ceux et celles qui, au long des décennies en ont été les édiles et qui, par leur présence et leurs actes, ont fait l’histoire de notre village.

 

 

Autrefois, avant la Révolution française

 

La commune, en tant qu’identité n’avait pas d’existence. On parlait de village et surtout de paroisse. Celle de Luriecq était composée des « terres » ou « parcelles » de Luriecq et Charbonnières, soit un total de « 500 communiants ».

 

Notre village dépendait, depuis l’année 1700, de la famille D’ASSIER, seigneur de VALENCHES (aujourd’hui Valinches) et de VALPRIVAS qui gouvernait au nom du Roi. L’Etat Civil était la responsabilité du curé et de son vicaire.

 

 

1793, le premier Maire de LURIECQ : Pierre ASTIER

 

Il était agriculteur à la ferme de La Verne. Natif de ST HILAIRE, il s’était marié en 1773 avec une Luriecquoise, Françoise ROUX, de deux ans sa cadette. Quand il devint maire il avait 50 ans. Savait-il lire et écrire en un temps où l’analphabétisation était la règle dans nos campagnes ? On ne peut répondre. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’il savait signer son nom puisqu’on retrouve son paraphe au bas du cahier de doléances de la paroisse au moment des Etats Généraux de 1789.

 

Au bout de deux années de mandat, il céda sa place à Jacques FOURNIER.

 

 

Comment fut-il élu ?

 

L’élection était loin d’être démocratique. Pour avoir le droit de voter, il fallait être un homme âgé d’au moins 25 ans et être déclaré « citoyen actif » c’est-à-dire acquitter un minimum d’impôt égal à la valeur de trois journées de travail. Cette dernière exigence excluait de fait, du droit de vote, plus de la moitié des citoyens.

 

De plus, pour être éligible comme maire, c’était un montant d’impôts correspondant à dix journées de travail. La possibilité de devenir maire était donc très restrictive.

 

 

Quelles étaient ses fonctions ?

 

Officiellement, outre l’Etat Civil, faire appliquer les lois, assurer la police et les services d’assistance. La gestion était simplifiée. On ignorait les problèmes d’adduction d’eau, d’assainissement, de scolarité, de déneigement, de salle des fêtes et de stade pour les jeunes.

 

Pas de secrétariat, ni de bâtiment de mairie. Les premières réunions municipales, peu nombreuses se tenaient généralement au domicile du maire, à l’église, voir même à l’auberge (Apinac). Concernant notre commune, c’est seulement vers les années 1830 que l’on évoque dans les archives communales, un local de mairie loué dans le bâtiment Chaumarat, place de l’Eglise, qui deviendra par la suite l’école communale de garçons et qui sera, dans quelques semaines, la future médiathèque de notre village.

 

 

1815-1830, Le retour des Rois : Louis XVIII – Charles X

 

A la chute de Napoléon, Louis XVIII affirme que « la Souveraineté réside dans le Roi et non dans le peuple ». En conséquence, même si l’entité communale demeure, c’est le Roi qui choisit le maire, le préfet, les conseillers. A cette époque, les maires désignés s’appellent Jean AVRIL (La Brosse), Joseph D’ASSIER (Valinches), Benoit MARQUET (Le Bourg). Ils sont des propriétaires terriens, des notables locaux. A chaque nomination, ils prêtent serment et jurent fidélité au Roi.

 

De plus, quand le Conseil définit un projet nécessitant des dépenses conséquentes, celui-ci ne peut délibérer qu’assisté des propriétaires locaux les plus imposés, donc les plus riches, qui ont un avis à donner. C’est cette procédure qui fut appliquée en 1827, quand le Maire Joseph D’ASSIER décida d’élargir le chemin du Bourg à Sommeriecq, qui deviendra par la suite, partie intégrante de la RD 498.

 

 

1830-1870, Les règnes de Louis Philippe et Napoléon III

 

Plus libéraux que les rois précédents, ces souverains rétablissent le droit de vote. Mais le corps électoral est restreint. Les électeurs sont les citoyens les plus aisés, ceux qui sont les plus imposés. Ainsi dans notre commune, en 1855 sur une population de 1309 habitants, seuls 289 citoyens ont le droit de vote. C’est le suffrage censitaire.

 

Durant cette période, de nouvelles familles apparaissent dans la vie communale. Les maires qui seront désignés sont des agriculteurs aisés : Claude ROCHETTE aux Etables, Jean CHAPUIS au Bourg, Antoine BUFFERNE à Reyriecq, Jean Marie MATRAT à Fougerols.

 

 

1871-1914, La troisième République

 

Elle rétablit le droit de vote à chaque citoyen. La population Luriecquoise atteint 1427 habitants en 1872. Durant cette période prospère, deux familles parfois rivales « monopolisent », à tour de rôle, le titre de premier magistrat communal. Il s’agit des familles AVRIL (La Brosse) 4 mandats et CHAPUIS (le Bourg) 3 mandats.

 

 

Les deux grandes guerres : une même famille : CHALENCON, père et fils

 

1914 : Le Maire s’appelle Pierre Marie. Il est agriculteur à Chazols. Comme la plupart de ses collègues, il est envoyé au front. Il ne reste que 4 conseillers pour gérer la commune. Pas de projet, on gère les affaires courantes, les difficultés inhérentes au conflit. C’est un conseiller, Antoine FAURE, qui signe en 1916 l’acquisition du terrain du dolmen.

 

 

1939 : C’est son fils Pierre André qui devient maire. Il le restera jusqu’à la fin de la guerre. Entre ces deux dates c’est un agriculteur de Triols, Antoine BROUILLET qui gère la commune. C’est sous l’un de ses mandats que l’électricité sera installée dans le bourg et les villages.

 

 

 

1944 : Le Maire de la Libération : Antoine COURTIAL

 

Le Conseil Municipal de la guerre est dissous. Le Conseil Départemental de la Résistance désigne une quinzaine de Luriecquois qui auront à gérer provisoirement notre commune. Parmi eux, Antoine JEAMMES et Marguerite HEURTIER respectivement directeur et directrice de nos écoles communales et Claudius COSTE de Fils qui n’est pas encore rentré de captivité.

 

C’est un jeune Luriecquois, âgé de 30 ans Antoine COURTIAL qui est élu maire. Il réside au Bourg. Il est agriculteur mais aussi aubergiste (Le Dolmen actuellement). Il sera réélu « normalement » en 1945 et 1947. Il mettra en chantier l’adduction d’eau de la commune. Malheureusement il décèdera prématurément à l’âge de 39 ans. Il sera le seul Luriecquois à devenir Conseiller Général du Canton de St Jean Soleymieux. Antoine COURTIAL était le grand-père de Pascal BOURGIN, notre actuel restaurateur.

 

 

1953 : L’Epoque des « 30 Glorieuses » Maurice RAMAY, un stéphanois devient maire de notre commune

 

Maurice RAMAY est stéphanois mais il possède une résidence secondaire au bourg de Luriecq. Par son épouse, native au village, descendante d’une famille aisée « les BONHOMME », installée au bourg (actuellement le bar tabac) il possède de fortes attaches familiales au village.

 

Avec l’aide de son adjoint, Pierre GOUTTE agriculteur à Fougerols, mutilé de guerre, véritable cheville ouvrière de son Conseil, il assurera durant 4 mandats successifs la gestion communale. C’est sous ses mandatures que l’eau courante sera amenée dans les villages.

 

C’est l’époque où Luriecq se couvre de résidences secondaires, où l’on accueille dans les « garnis » les « prend l’air » de St Etienne et sa banlieue. En 1975, le recensement communal note que les résidences secondaires sont aussi nombreuses que les résidences principales : 250 (parfaite égalité). C’est le temps de l’osmose qui se crée entre citadins et gens des villages qui fait le bonheur de nos artisans et commerçants. Elle génère la volonté de créations futures d’associations tels le club de foot, le club bouliste ou encore, dans les premières années, la « Commune libre du vieux Luriecq ».

 

 

Depuis 1977, ces 50 dernières années. Les 3 maires qui se sont succédés.

Jean BOURGIN : instituteur au Bourg, 3 mandats de 1977 à 1995

Jean CREPINGE : agriculteur à Fils, 2 mandats de 1995 à 2008

Alain LIMOUSIN : notre maire actuel élu depuis 2008

 

Les femmes au Conseil

 

 

 

C’est le Général De Gaulle qui, en 1945, à la Libération, a donné le droit de vote aux femmes et la possibilité d’éligibilité aux responsabilités communales. Mais c’est seulement en 1977, trente ans plus tard, que la première Luriecquoise est élue conseillère. Il s’agit d’Angèle BERGERON, qui exploitait, avec son mari, une entreprise de transport et de vente de matériaux. Bénéficiant d’une liste ouverte, par son charisme, elle a réussi à se faire élire en dépit des préjugés à l’encontre des femmes, si ancrés alors en notre milieu rural.

 

Par la suite, en 1983 avec Marie CIGOLOTTI et 1989 avec Odette ROCHETTE elle sera accompagnée dans la vie municipale. Les dernières élections ont montré à juste titre que la parité hommes femmes a été acquise et respectée dans notre commune.

 

Espérons que dans un avenir proche ou lointain une femme puisse devenir la première « maire » de notre commune. C’est actuellement le cas à Saint Jean Soleymieux, à Estivareilles, à Saint Hilaire. Pourquoi pas à Luriecq ?

 


HISTOIRE

Luriecq serait cité dès le XIe siècle mais plus surement en 1214, date à laquelle le seigneur de St Bonnet abandonne la moitié de la dîme de Luriecq à l'église St Just de Lyon. Le comte l'achète avec St Bonnet en 1291, puis revend le fief en1299. Il scinde alors la seigneurie en deux, d'un côté Valinches et de l'autre Luriecq pour les remettre à Odon de Seneuil. En 1558, Guillaume Lobeyrac et Toussainte Terrasse prennent possession des seigneuries. Antoine du Verdier, fils de Toussainte en première noce, devint seigneur de Luriecq en 1571. Ses descendants vendent Luriecq et Valinches à la famille d'Assier en 1700 et 1701.